Gardien de Police Municipale Territorial : le métier
Expliqué avec humour peut-être, mais certaines situations ci-dessous relèvent réellement du vécu…
1. Le métier de gardien de police municipal
a) Ses tâches : gérer le quotidien… avec un rôle judiciaire…
Tout ce qui suit sera de votre ressort (liste non exhaustive, bien sûr) : surveillance des quartiers, des lieux publics, sortie des écoles, objets trouvés, chiens errants (ainsi que hommes, femmes et enfants…), stationnement, bruit, fêtes et manifestations diverses, marchés, affichage sauvage, alcoolémie, veiller à l’exécution des différents arrêtés, problèmes de voisinage, mettre des PV (les citoyens vont vous adorer), établir des mains courantes (c’est un officier de police judiciaire assermenté), le tout à pied, à vélo ou en voiture et un ordinateur (c’est plus pratique qu’un vélo pour enregistrer une main courante)… Eh oui, c’est plus fatigant que de jouer à « Rambo », « Starsky et Hutch » ou « les experts »…
b) Ses compétences – ses qualités
Pour pouvoir assurer tout cela, vous devez :
– Faire preuve de sang-froid : le maître-mot « dialoguer et informer », avec les mineurs, les gens du voyage, les SDF, les citoyens « énervés » fera partie de votre quotidien : mieux vaut être Roger Murtaugh que Martin Riggs (pour les fans de « l’arme fatale »).
– Etre disponible : malheureusement les fêtes de quartier se font plutôt le dimanche toute la journée que le mardi matin de 10 à 12… Si pendant la nuit vous entendez une sonnerie, ne frappez pas violemment l’appareil en pensant que le réveil est mal réglé : vous éviterez ainsi de « bousiller » votre Iphone pro dernière génération qui voulait juste vous informer que celui qui organisait une petite soirée à la salle des fêtes en a perdu les clés (la soirée était arrosée), alors débrouillez-vous parce qu’il attend pour pouvoir aller se coucher, qu’il n’a pas que ça à faire, et que pas plus tard que lundi il va aller trouver le maire pour lui dire que vous êtes payé à rien faire, que ça va pas se passer comme ça etc etc. Alors que, rappelez-vous, c’est lui qui a perdu les clés…
– Etre en bonne condition physique : il neige, il pleut, il fait une chaleur caniculaire ? les enfants ont quand même besoin de vous pour traverser, 4 fois dans la journée… et vos horaires sont élastiques… Comme aurait pu dire votre premier copain plus haut (qui n’en est décidément pas un) : pour être fonctionnaire, faut pas être fonctionnaire !
– Savoir rédiger et utiliser l’outil informatique : eh non, lorsque vous êtes à l’intérieur, ça n’est pas pour éviter les intempéries (c’est ce que croient plein de gens), c’est pour rédiger et faire des comptes rendus sur ce qui s’est passé dehors.
En résumé : ni Navarro, ni John Mac Lane (« piège de cristal »), le policier municipal est un homme (ou une femme) de terrain, humain, sociable, mais qui doit savoir faire preuve de fermeté dans des situations difficiles : « une main de fer dans un gant de velours ».
Pour en avoir rencontré un certain nombre en formation et dans la vie courante : c’est monsieur ou madame tout le monde au service du bien-être de tout le monde…
c) Son salaire
En 2011, il est d’environ 1 350 € bruts en début de carrière et d’environ 1 750 € en fin de carrière (que vous n’atteindrez jamais, puisqu’entre-temps, vous aurez brillamment évolué en devenant : gardien principal, brigadier, brigadier chef, brigadier chef principal et enfin chef de police municipale.
Eh oui, on peut ensuite atteindre tous ces grades durant sa carrière grâce au tableau d’avancement, votre ancienneté, et un avis de la commission administrative paritaire).
A cela peuvent venir s’ajouter une indemnité de résidence, diverses indemnités (travail supplémentaire, spéciale ou de technicité) ainsi que le supplément familial de traitement (il faut pour cela être l’heureux parent de futurs petits gardiens de police municipaux en herbe).
2. Le recrutement du gardien de police municipal
a) Fonction publique et catégorie
Fonction Publique Territoriale, catégorie C (les autres grades que vous atteindrez seront aussi de catégorie C).
Le concours est donc organisé par le CDG (Centre De Gestion) de votre département (voir notre carnet d’adresses).
b) Diplômes requis
Vous devez avoir au minimum un diplôme de niveau V (CAP, BEP, Brevet des collèges) et 18 ans (30 en maturité).
Etre de nationalité française, être en situation régulière au niveau du Service national, jouir de vos droits civiques, ne pas avoir votre casier judiciaire (bulletin n°2) rempli de méfaits indélicats (on n’est pas dans le film « les ripoux ») et enfin remplir les conditions d’aptitude physique requises pour cette fonction.
c) Le concours unique, par voie externe.
Les épreuves sont rigoureusement les mêmes (sauf contenu des épreuves physiques) que celles de garde champêtre principal territorial.
Epreuves d’admissibilité (écrites) :
– Epreuve 1 : Rédaction d’un rapport, 1H30 coefficient 3.
« Vous êtes le policier municipal G. Volé (la plupart des énoncés ont des petits noms comme ça) et le 45 décembre 2047, vous avez surpris en flagrant délit Jean Peuplus et Pierre Quiroule en train de crever les pneus de la voiture d’un brave citoyen ». A partir des documents joints, établissez un rapport. Voilà en résumé ce qui vous attend dans cette épreuve (voir les annales sur notre site), qui vous demande la rigueur d’un ministre des finances en temps de crise, l’objectivité d’un juge incorruptible et la maîtrise orthographique et grammaticale d’un journaliste digne de ce nom (pour être le meilleur bien sûr…). C’est tout à fait possible et « jouable », il suffit de bien appliquer certaines méthodes et de connaître certaines tournures de phrases.
– Epreuve 2 : Réponse à des questions d’un texte qui vous est remis, 1H, coefficient 2.
L’avez-vous bien compris ? Etes-vous capable d’en expliquer telle ou telle expression ?
Vous avez réussi à passer le cap difficile de l’admissibilité, vous voilà convoqué, quelques semaines plus tard, aux épreuves d’admission :
– 1ère épreuve : entretien, 20 minutes, coefficient 2.
Entretien avec le jury portant sur le fonctionnement général des institutions publiques et sur la motivation du candidat pour occuper un emploi d’Agent de Police Municipale.
– 2ème épreuve : épreuves physiques, coefficient 1.
Une épreuve de course à pied (100m) et une épreuve physique choisie par le candidat au moment de son inscription au concours parmi les disciplines suivantes : saut en hauteur, saut en longueur, lancer de poids (6kg/hommes, 4kg/femmes) ou natation (50m nage libre, départ plongé). Exception ici pour les femmes enceintes (avec certificat médical l’attestant, bien évidemment) qui peuvent en être dispensées.
3. Les conseils de la boîte à concours :
Avant tout, sachez que le nombre de candidats est important au regard des postes et que la sélection n’en est que plus rigoureuse. Sachez aussi qu’il n’y a pas que des candidats de diplôme niveau V qui le passent.
Cependant, voici les raisons pour lesquelles vous avez toutes vos chances :
– Vous êtes réellement motivé(e).
– Beaucoup de candidats se prennent quand même pour Rambo, mais pas vous.
– Admissibilité, épreuve 1 : comme on vous le dit dans certains livres de révisions, notamment dans le « cours sur le rapport » du site « la boîte à concours », vous êtes capables de respecter et de vous en tenir à un cadre de base rigoureux, ne faisant intervenir dans votre rapport que le strict nécessaire. Vous prenez le temps d’établir ce cadre au brouillon. Vous avez appris un certain nombre de tournures de phrases classiques mais nécessaires, sans y mettre la moindre faute d’orthographe. Vous avez aussi bien révisé vos participes passés (surtout, travaillez-les particulièrement).
– Admissibilité, épreuve 2 : pas de secret, il faut avoir fait un maximum de sujets, et les avoir rédigés (lire ne suffit pas, on ne voit pas ses erreurs, aussi bien de compréhension que d’orthographe ou de grammaire !!!).
– Dans ces deux épreuves, d’une manière ou d’une autre, il faut composer sur le maximum de sujets (par l’intermédiaire de « la boîte à concours » ou d’un autre organisme, voire de plusieurs livres – sachez cependant que dans ce cas les mêmes annales reviennent parfois souvent), réellement, pas en lisant simplement les corrections (achetez tout de suite une ramette de papier et quelques stylos).
– Admission : l’oral.
Connaissez-vous le fonctionnement des institutions publiques (ne vous inquiétez pas, ça s’apprend, ça n’est pas un don), êtes-vous vraiment et suffisamment motivé(e) pour cet emploi (inquiétez-vous, c’est sérieux : si vous arrivez à l’entretien avec des colts et une étoile de shérif – c’est imagé bien sûr – , ou que vous donneriez tout à cet instant pour être invisible – c’est imagé aussi, vos chances se réduiront à l’état du compte courant de la France à chaque fin de mois : « moins quelque chose… » : le jury doit avoir en face de lui une personne mûre, réfléchie, posée, volontaire, déterminée. On ne confiera pas la sécurité publique à un fou de la gâchette (même si on n’a pas une arme létale) ou à un dépressif anémié qu’on a envie de secouer…
– Admission : les épreuves physiques.
Vous devez être tellement sûr(e) de votre réussite aux épreuves d’admissibilité qu’il faut vous entraîner régulièrement bien avant à ces épreuves : ce n’est pas lorsque vous saurez que vous êtes admissible que vous aurez le temps de vous entraîner pour votre 100m (crampes, claquages, …) ou votre épreuve au choix (si ça tombe, en natation, quand vous allez plonger, vous allez couler directement en ne sachant plus nager – je rigole, mais je ne suis pas très loin de la vérité pour certains).
– Passer un concours, c’est arriver parmi les meilleurs (sinon le meilleur). Chaque quart de point sauvé a donc une importance capitale, surtout pour un concours aussi sélectif que celui-ci. A savoir : toute note inférieure à 5 à l’une ou l’autre des épreuves d’admissibilité est éliminatoire…
4. Ca y est j’ai le concours !
Félicitations… Mais votre parcours du combattant n’est pas terminé…
– Tout d’abord, vous êtes inscrit(e) sur une liste d’aptitude (valable sur tout le territoire) après avoir fourni (dans les 15 jours suivant la notification de votre réussite) un certain nombre de documents (certificat de nationalité française, …). Cette inscription est valable un an, renouvelable une fois (à votre demande, au centre de gestion, un mois avant le terme de la première année).
– Ensuite il faut attendre d’être recruté par une collectivité territoriale (rien ne vous empêche de prendre les devants).
– Vous êtes alors nommé(e) stagiaire pour une durée d’un an, les six premiers mois étant une période obligatoire de formation organisée par le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT).
– A l’issue de ce stage et de la période d’un an, vous êtes titularisé(e) si tout s’est bien passé… mais il n’y a pas de raison que ça se passe mal, car vous êtes plus que motivé(e)…
– Ah au fait : si vous avez tout lu, vous vous êtes peut-être dit : « c’est impossible de passer toutes ces étapes et d’y arriver ! ». Alors c’est que vous n’êtes pas suffisamment motivé(e) pour faire partie des plus de 30 000 policiers municipaux de notre territoire, ou qu’ils étaient plus motivés que vous…